(source photo : www.anciens-cols-bleus.net)
L’exploitation de la sardine est ancienne à Douarnenez, dès le 18e siècle, un procédé de conservation artisanal est utilisé. La sardine est préparée dans la saumure et pressée dans des barils de hêtre, ce qui permet de la conserver quelques semaines, voire quelques mois. En 1832, 600 femmes sont employées à cette activité. C’est avec la stérilisation des sardines frites et leur mise en boîte que débute l’industrialisation. Entre 1850 et 1880, Douarnenez devient le premier centre français de production.
Les débuts du tourisme datent de la même époque. Comme aujourd’hui les habitants des destinations exotiques, les « indigènes » de Douarnenez sont confrontés à un autre monde qui les confine dans une condition de dominés. Par arrêté municipal, on exige le port d’un costume de bain complet sur les plus belles plages qui sont ainsi réservées à la haute société (touristes, artistes, riches bourgeois), alors que les jeunes des classes populaires qui se baignent en calçons pour les garçons ou en blouses fermées d’une épingle pour les filles sont relégués sur une plage à l’accès difficile. Finalement, parce que l’odeur de friture des conserveries voisines dérange le beau monde, ce sera Tréboul avec sa plage de sable fin qui se spécialisera dans le tourisme. Les industriels y ont acheté des terrains à bon prix, qu’ils revendront avec un bénéfice exponentiel lorsque le train – qui n’existe plus actuellement – arrivera dans la station balnéaire en 1884.
Cette spéculation immobilière n’est pas une nouveauté à Douarnenez. Au début du 19e siècle, entre les deux noyaux urbains du port de Rosmer et de la ria du Port-Rhu, des terres communes servent aux pêcheurs pour étendre leurs filets ou construire leur bateau. Dès 1830, négociants, armateurs et notables privatisent de ces espaces. Les petits pêcheurs, trop pauvres pour s’acheter un arpent de terre, sont réduits à réparer leurs filets à l’intérieur ou à les étendre entre les maisons, au risque de les voir se détériorer.
(A suivre)