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La vallée d’Aspe était l’un de ces rares endroits naturels préservés où subsistaient quelques ours des Pyrénées.[1] C’était avant l’inauguration du tunnel du Somport entre l’Espagne et la France en 2003, suite à l’échec d’une âpre lutte contre ce projet. Depuis lors et malgré son classement « zone Natura 2000 », cette vallée encaissée subit les nuisances qu’avaient en leur temps annoncées les opposants au Tunnel. Véritable goulet d’étranglement, la route qui la traverse est régulièrement le théâtre de graves accidents, souvent mortels, impliquant des poids-lourds. Or les camions sont de plus en plus nombreux (plus de 700 par jours) à emprunter cet itinéraire, depuis l’introduction d’une nouvelle « écotaxe » aux péages du Pays basque. En effet, les patrons des entreprises de transport exigent des chauffeurs qu’ils passent par là pour s’économiser quelques euros… Or ces travailleurs sont en grand danger sur cette route de montagne étroite et sinueuse.

Le 27 août dernier, un accident particulièrement atroce s’est produit près d’Etsaut. Un camion-citerne provenant de Jaca en Espagne est tombé dans le ravin surplombant le torrent (gave). Il transportait du chlorite de sodium et le chauffeur âgé de 45 ans a péri après une agonie de plus de 4 heures, brûlé par son chargement… les pompiers n’ayant pas pu lui venir en aide du fait de la dangerosité du produit. Les 24’000 litres de chlorite de sodium qui se sont déversés dans la rivière ont aussi détruit l’écosystème, faune et flore, sur quelque 7 kilomètres !

Depuis lors, les habitants de la vallée et des localités en contre-bas se mobilisent pour exiger en urgence l’interdiction du transport de produits dangereux, mais aussi celle de tous les poids-lourds (sauf déserte locale). A moyen terme, il s’agit aussi d’empêcher que, par de nouveaux aménagements, la vallée d’Aspe soit transformée en une autoroute à camions, comme le souhaitent certains politiciens. Pétition, manifestations, blocage de camions… la résistance s’organise de manière horizontale avec des assemblées populaires, des groupes de travail ouverts à toutes et tous et l’adoption du principe du mandat impératif, pour d’éventuels représentant-e-s du mouvement.

Dans cette lutte, la défense de la santé et de la sécurité des habitant-e-s ainsi que de l’environnement va de pair avec celle des routiers. Afin de les informer et de les soutenir, les militant-e-s du Syndicat des travailleurs du Béarn CNT-AIT ont décidé de se mettre à disposition de ceux et celles qui s’engageraient dans un refus collectif de passer par la route du Somport. Voici en lien leur appel :

http://cnt-ait-pau.fr/wp-content/uploads/2018/09/routiers-somport.pdf

[1]La dernière ourse de souche pyrénéenne a été abattue en 2004 en vallée d’Aspe. Pour restaurer une population d’ours viable, des ourses slovènes sont réintroduites dans la région…