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Mani Madrid2

Alfonso et Raul, les deux camarades marionnettistes ont été libérés après cinq jours d’incarcération. Ils restent inculpés pour « apologie du terrorisme » et subissent un strict contrôle judiciaire : on leur a confisqué leur passeport et ils sont obligés de se présenter une fois par jour au commissariat.
Dès leur arrestation et dans les jours qui ont suivi, des manifestations de soutien, souvent importantes, ont eu lieu dans de nombreuses villes d’Espagne. Le mouvement de solidarité maintient la pression pour que toutes les charges qui pèsent contre eux soient abandonnées immédiatement. En effet, ils risquent toujours jusqu’à huit ans de prison.
Après la manipulation initiale dans la presse de régime, un retournement de l’opinion et des médias s’est produit, certainement grâce à la mobilisation rapide du mouvement libertaire ainsi que d’une partie du monde artistique et culturel. Si, dans un premier temps, la gauche et l’extrême-gauche ont largement ignoré la gravité de cette atteinte à la liberté, certains se sont ravisés après quelques jours et ont pris le train en marche, au point que cette affaire a dépassé le cadre habituel de la dissidence pour rassembler de plus en plus de monde. La presse internationale s’est aussi fait écho de l’arbitraire de ces arrestations…
L’intention du juge et du procureur n’était sûrement pas de provoquer un pareil tollé. Ils n’ont pas mesuré – et c’est tant mieux – l’ampleur du mécontentement d’une large part de la population écœurée par la corruption systématique qui touche les élites au pouvoir. Une population fatiguée aussi par les atermoiements et les magouilles qui entourent la constitution du nouveau gouvernement.
Cette affaire a permis de mettre en lumière le traitement répressif que subissent celles et ceux qui se battent contre l’austérité, la précarité et la misère en Espagne. Avec la mise en œuvre de la loi mordaza, les arrestations et inculpations de militant-e-s et de grévistes se multiplient. Suite à l’arrestation de Raul et Alfonso, des journalistes ont comparé l’Espagne actuelle à la Hongrie de Orbán ou à la Turquie de Erdogan.

Cachez ce sein que je ne saurais voir
Autre censure, celle de Facebook qui a fermé une page réclamant la liberté pour les marionnettistes sous prétexte de « contenu inapproprié ». En quatre jours, cette page avait à reçu 25’000 « j’aime » et plus d’un million de visites. Se moquant de la prétendue « apologie du terrorisme » des internautes avaient posté des messages où l’on pouvait lire le jeu de mots « gora mi tETA » (vive mon sein) avec illustration. Averti, l’administrateur, se pliant à la censure, avait supprimé ces images « suggestives », mais rien n’y a fait. On voit là de quel côté se situe ce réseau social ! Certainement pas du côté de la liberté d’expression.

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